Objectifs

Effets majeurs ou centre de gravité ?
Les américains considèrent le concept de centre de gravité, il faut attaquer le point fort de l’adversaire. L’aviation a un joli schéma expliquant comment ils détruisent les centres de communications du commandement …
cela dit le concept manque d’ampleur et détruire le point fort de l’adversaire ne veut pas dire que l’on va gagner.
Les français considèrent la notion d’effet majeur qui peut être déclinée a chaque échelon et de différentes natures (tenir ou prendre un pont, une ville…). Obtenir cet effet permet de bénéficier d’options, c’est à dire d’initiatives potentielles qui devront être exploités.
L’effet majeur est vague et c’est bien le but, un effet peut être obtenir de nombreuses manières.

Les effets si on reprend les définitions de Clausewitz sont positifs (prendre une ville…) ou négatifs (empêcher l’autre de prendre la ville).

On voit bien dans le monde de l’entreprise l’erreur que serait la focalisation sur le centre de gravité… attaquer le point fort de l’adversaire n’est possible que lorsque l’on est dans un rapport de force très favorable… C’est une doctrine de ‘riche’ ce qui n’est pas le cas dans le monde économique, il existe toujours des sociétés de tailles comparables ou plus grandes.
L’effet majeur déclinable aux différents niveaux est plus plus directement exploitable dans des doctrines d’entreprise.
Défensive ou offensive ?
Pour Clausewitz la défensive est supérieure à l’offensive au moins au niveau tactique car le rapport de force est en faveur du défenseur.
Selon les époques, troupes… on considère que pour attaque il faut un rapport de force (RAPFOR) de 3 attaquants contre 1 pour avoir en gros 80% de chances de gagner, a 2>1 c’est 60%, alors qu’en défense c’est 1 défenseur contre 1,5. On voit donc un avantage a être tactiquement en défense… on peut lutter contre les masses importantes d’ennemis avec moins d’effectifs que celui-ci ce qui permet de mobiliser l’écart de troupes sur les objectifs stratégiques pour avoir le meilleur rapport de force possible.
L’armée française considère elle les pertes qui sont en général équivalentes entre l’attaquant et le défenseur alors que les ratios sont de 3>1, les pourcentages de pertes sont donc nettement en faveur de l’attaquant.
L’attaque est donc supérieure. Les raisons sont diverses : choix du lieu, du moment, démoralise l’adversaire, inflige des pertes importantes (gérer un repli est très délicat car il faut une couverture… sinon cela tourne vite au massacre).
Cette manière de faire est conforme a la doctrine Patton qui n’est pas suivie par la doctrine américaine :

«je ne veux pas entendre ‘on reste sur nos positons’, on reste sur rien du tout, on avance.»

Cela se retrouve aussi au niveau stratégique. Les wargames sont intéressants de ce point de vue car lorsque l’on débute on voit surtout son manque de moyens et donc met en position attentiste le temps de ‘grossir’, se réorganiser… C’est oublié que l’adversaire fait la même chose. Clausewitz avait aussi noter le point, attendre ne peut se concevoir que si l’on gagne en rapport de force en attendant mais cela est assez rarement le cas… Et cette évolution est généralement supérieure si le même temps est utilisé lors d’offensive visant a améliorer son propre rapport de force.

La défensive ne doit pas être rejetée, profiter d’une bonne position qui permet d’avoir un rapport de force élevé sur un point avec peu de force ça s’utilise mais cela ne doit pas être le comportement normal.

Dans les autres raisons on peut évoquer les moyens nécessaires pour être en défense, il faut couvrir un vaste territoire avec un rapport de force a peine inférieur a l’attaquant, l’attaquant lui peut se limiter sur quelques points.
Les champs de batailles dits ‘locatifs’ (versus linéaires’) sont la norme, c’est à dire qu’ils sont dispersés. La part des forces en défense tend donc a diminuer (ce point n’est pas définitif, la population ayant beaucoup augmentée, on peut donc revenir a des combats de forces très nombreuses qui feront réapparaître les combats linéaires).

Le livre théorie tactique donne une exemple du poids de la défense en kilos. En effet les soldats ont des packages de 40 kilos … contrairement aux afghans qui eux ont quelques kilos sur eux.
La raison est simple, l’afghan sait quand il va attaquer, avec quelle intensité, il embarque donc uniquement ce dont il a besoin. Nos soldats eux ne savent pas quand ils seront attaqués, si c’est intense ou non (donc ils ont des réserves importantes de munitions, eau…). On n’est donc que peu mobile et peu efficace car se ‘trimbaler’ avec 40 kilos sur le dos en plein soleil aide peu. L’attaquant est plus mobile par construction et est donc plus efficace.