L’incertitude
«Tout général ne connait avec précision qu’une seule situation : la sienne. Il ne connaît celle de l’adversaire que par des rapports incertains. Il peut donc commettre une erreur d’appréciation et croire, par suite de cette erreur, que l’initiative appartient à l’adversaire, alors qu’en fait c’est à lui qu’elle revient.» Clausewitz
«Le chef doit décider dans l’incertitude. Vouloir la certitude avant de décider, c’est commettre un grossier contresens sur la nature même de la guerre.»
Ce n’est pas la position américaine qui parle «d’informational warfare». L’information est une clef importante dans la doctrine américaine avec cependant le commentaire suivant :
«Cette forme de pensée semble ignorante d’un constat : c’est que la complexité d’un système est une source de dysfonctionnement. Plus un système est complexe plus il connaît de dysfonctionnement. Les lecteurs qui utilisent couramment un ordinateur le savent bien … En réalité la plupart des améliorations dont le but est d’accroître la fiabilité ou la stabilité d’un système sont des correctifs induisant eux-mêmes leur propre vulnérabilité, générant d’autres sources des pannes. Le progrès consiste a filtrer les conséquences des dysfonctionnements bien plus qu’il n’en réduit l’occurrence.
[...]Vivre avec le principe d’incertitude, c’est savoir quand on sait assez pour décider.»
Ce point de vue permet de voir l’influence du monde anglo saxon dans les entreprises … Ce paragraphe est utilisable tel quel dans le contexte d’un nouveau projet quel qu’il soit.
Le principe anglo saxon me semble castrateur car n’ayant jamais un niveau d’information suffisant, l’inaction est une conséquence naturelle et inévitable, en plus des couts directs (recherche de l’information) et indirects (inaction) et des incertitudes qu’elle génère elle-même.
Sachant qu’en entreprise la recherche d’information a un coût et est elle même un risque (ne pas obtenir l’information), on tourne assez rapidement en rond car il faut la conclusion avant le début. C’est pourquoi de nombreuses entreprises attendent qu’une autre entreprise y aille avant elle …
Cela me permet d’affirmer que l’inaction des entreprises est inscrite dans les pratiques du management et mène au manque total d’innovation.
Cela explique que ceux qui innovent y arrivent compte tenu de l’ampleur des sujets délaissés et que ces innovants sont généralement considérés comme des ovnis, personne ne considère Google ou apple comme des sociétés normales, elles sont des exceptions car ne respectant pas les doctrines classiques