Les plans

«un plan très synthétique voire purement allusif s’adaptera très bien au combat si ceux qui l’exécutent disposent de toute la flexibilité, car il est rare qu’un chef de qualité connaissant bien ses subordonnés ne puisse s’adapter aux circonstances et produire des ordres pertinents et temps voulu.»

Encore une fois le monde anglo saxon donne le mauvais exemple en planifiant a outrance. C’est cette vision qui prédomine le monde économique ou tout doit être planifié. J’ai déjà vu des plannings avec plus de 1500 tâches… autant dire que le planning est mal suivi et qu’il est peu modifiable et peu lisible (ça arrange parfois certains…).
Un planning change, il doit donc être facile a modifier et réactualiser, donc avoir des subordonnés capables de planifier leurs propres opérations à leur niveau rapidement.

Les américains devraient se demander pourquoi leurs héros sont vus comme des rebelles dans leur propre système, un personnage comme Patton était très proche de la doctrine française, bien plus que de la doctrine américaine. Cela ne l’empêchait pas de planifier et prévoir bien au contraire, c’est le seul a avoir fait prévoir une attaque allemande dans les Ardennes ce qui lui a permis de faire pivoter son corps d’armée en 48h seulement ce qui est un exploit. Passer moins de temps a décliner en détail les plans lui permettait de les faire évoluer dans les détails plus facilement et de prévoir des plans au cas ou l’adversaire jouerait ses propres options (faire des what if).

L’art de la planification c’est de disposer de plans suffisamment synthétiques pour permettre d’être adaptés car les choses se passent rarement comme prévu (même le chef d’oeuvre de planification de Napoléon a Austerlitz a nécessite une adaptation, les actions ont toutes étés avancées d’une heure).
Il faut pour qu’il s’exécute bien disposer de subordonnés compétents et autonomes… ce qui n’est pas le cas de l’armée américaine, la conséquence devenant la justification : nul besoin de personnes compétentes car tout est planifié, ce qui justifie également la planification puisque la délégation est impossible car il n’y a plus la compétence nécessaire chez les subordonnés…
L’échec est donc une conséquence naturelle, compensée aujourd’hui pas des moyens importants par rapport aux cibles (j’aimerais avoir les rapports de force considérés par les américains contre l’Irak… il y a une disproportion de moyens considérable). Leurs victoires sont des leurres. Les budgets ne sont pas représentatifs de leur puissance mais au contraire de leur faiblesse opérationnelle.

Un plan doit se décomposer en 3 parties :

  • la préparation
  • le combat
  • l’exploitation

Cette dernière phase est souvent la grande oubliée des militaires et des entreprises. L’exploitation permet d’accroître le bénéfice obtenu par le succès du combat. Il doit être anticipé.

Les militaires prévoient à l’avance les attaques en 2 phases, une première avec en gros 1/3 des effectifs et une fois le premier succès obtenu, ils engagent les 2/3 restant. Les statistiques du passé montrent l’efficacité de cette façon de faire, le principe date du VIème siècle en Chine…

Par exemple Apple a lancé un iPhone mais Apple travaillait déjà sur les versions suivantes, ils ont enchaîné quelques versions a un rythme assez important. J’imagine que leur roadmap était déjà conçue dans les grandes lignes très longtemps à l’avance. En cas d’échec ils devaient j’imagine pouvoir arrêter mais en cas de succès, le plan était déjà connu et en cours (on attend pas de connaitre le succes de la v1 pour lancer la v2).